Synthèse de l’étude Vers Le Haut : « Le monde du travail, nouvel horizon éducatif »

L’éducation ne peut plus se limiter à l’enceinte scolaire. Le monde du travail doit désormais prendre conscience de son rôle central dans la formation des jeunes et assumer pleinement sa responsabilité éducative. Depuis 2008, le nombre de diplômés a doublé, ce qui a entraîné une dévaluation de leur valeur sur le marché, générant une forme de désillusion chez les jeunes. 

Parallèlement, les filières professionnelles et les métiers manuels restent souvent perçus négativement, associés à des difficultés scolaires et à une orientation subie.

Dans une étude publiée en mars, le Think Tank Vers Le Haut, dédié aux jeunes et à l’éducation, met en lumière l’urgence de mieux accompagner les jeunes dans leurs choix d’orientation et l’importance de « combiner savoir et faire » pour favoriser leur épanouissement personnel et professionnel.

L’entreprise comme partenaire éducatif

La «  course aux diplômes  » apparait désormais comme déconnectée des réalités professionnelles. Aujourd’hui, un jeune sur deux titulaire d’une licence occupe un poste sans rapport avec ses études, et plus de la moitié regrettent leur orientation initiale.

Ce décalage démontre l’importance d’une orientation construite sur l’expérience et la connaissance de soi. L’alternance, souvent associée à des bacs professionnels «  peu exigeants  », gagne à être considérée comme essentielle au développement des vocations. D’autant que le modèle marche. Entre 2017 et 2023, le nombre de contrats d’apprentissage a été multiplié par plus de trois, passant de 300 000 à 1 million, preuve d’un système qui fonctionne et qui permet aux étudiants comme à l’entreprise d’être gagnants.

Revaloriser les métiers essentiels

À l’origine de nombreux échecs ou réorientations, l’orientation subie est un dysfonctionnement récurrent. Elle touche particulièrement les jeunes issus des milieux modestes, moins informés et accompagnés dans leurs choix.   Dans le secteur public, 85  % des professeurs principaux n’ont reçu aucune formation à l’orientation et 80  % des chefs d’entreprise jugent que «  le système éducatif français n’est pas adapté au monde du travail  ».

L’étude Vers Le Haut recommande de diversifier les apprentissages tout au long de la scolarité, d’intégrer davantage la découverte du monde professionnel à l’école et de repenser les temps symboliques du parcours scolaire. Johanna Legru, notre Déléguée Générale a eu l’honneur de contribuer, avec Jean-Pierre Véran, inspecteur d’académie honoraire et expert auprès de notre association, à cette étude avec trois proposition visant à ouvrir le collège sur le monde du travail ( à découvrir en page 94 de l’étude ) .  

Une pédagogie plurielle

L’un des messages centraux de cette étude est la nécessité de reconnaître la pluralité des modes d’apprentissage  : on n’apprend pas seulement dans une salle de classe, mais aussi sur le terrain, par l’expérience, la confrontation au réel et la mise en pratique. Antoine Foucher, président de l’entreprise Quintet, évoque ainsi une double pédagogie : la pédagogie scolaire et celle de l’apprentissage par le travail. Invité à la table ronde lors de la restitution de l’étude, l’ancien directeur du cabinet de la ministre du Travail a souligné l’importance de cette pluralité  :

« Comment ça se fait qu’on fait des réformes sur l’éducation depuis 20 ans et que globalement ça ne change rien ? » (…) Si les réformes ont raté, c’est qu’elles avaient un point commun : que c’est l’État qui devait faire »

Antoine Foucher

Selon Vers Le Haut, l’entreprise ne joue pas seulement un rôle, elle a une responsabilité dans l’éducation de la jeunesse.

Le programme Défi Jeunesse porté par Alliance pour l’éducation-United Way œuvre dans ce sens en rapprochant les collégiens du monde professionnel à travers des forums métiers, des hackathons et des visites d’entreprise.

« Le monde de travail devrait prendre toute sa part dans la formation donnée à tous les élèves dès l’entrée au collège » 

Johanna Legru et Jean-Pierre Véran

Ces initiatives contribuent à faire naître des vocations, à initier des rencontres et à construire des projets d’avenir réalistes et enthousiasmants.

Confiance en soi et compétences psychosociales

L’étude rappelle que les savoirs techniques ne suffisent pas. Les compétences psychosociales doivent aussi être au centre du développement de l’élève. Ces qualités, essentielles à l’employabilité et à l’épanouissement, sont encore trop peu prises en compte dans les parcours scolaires.

Le programme Défi Jeunesse engagé auprès de 16 000 élèves REP et REP+ de la 6e à la 3e propose des ateliers pour développer la prise de parole en public, la découverte de soi, la prise de confiance en soi ainsi que l’esprit critique et la capacité à argumenter.

Des atouts majeurs pour le développement de l’élève et pour lui permettre d’avoir tous les outils afin de se sentir libre d’imaginer et de choisir son orientation professionnelle.

« L’éducation ne doit pas diviser l’esprit du travail manuel et intellectuel, mais les unir pour former un citoyen capable de penser et d’agir. »

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