Consolider l’apprentissage des mathématiques et du français : réforme de la rentrée 2023
La récente réforme de la rentrée, initiée par le nouveau Ministre de l’Enseignement secondaire et de la Recherche en France, a été mise en place par les établissements dès les premières semaines de cours. L’objectif : assurer un maximum de continuité entre les enseignements de l’école primaire et le collège.
Cette année, le ministère de l’Education nationale s’est lancé dans un nouveau chantier de réforme, principalement tourné vers l’entrée au collège. L’objectif de ces nouvelles mesures est d’assurer un maximum de continuité entre les enseignements de l’école primaire et le collège afin que les élèves ne décrochent pas dans les enseignements fondamentaux. En effet, la 6e représente un moment charnière, les élèves découvrent un nouvel établissement, un nouvel environnement où ils ont plus d’autonomie. Cette étape semble alors creuser les disparités entre les différents profils d’élèves.
Il faut rappeler que ces inégalités qui s’accentuent sont dues à plusieurs facteurs, et notamment le milieu social dont sont issus les jeunes. En effet, la proportion d’élèves en retard à l’entrée en 6e varie en fonction de la catégorie socioprofessionnelle des parents, 13,4% des enfants issus de ménages ouvriers entrent au collège avec au moins un an de retard, contre 2,6% des enfants de cadres[1]. Et ce phénomène entraîne des conséquences sur le long terme puisqu’à niveau de compétence égal en mathématiques, en compréhension de l’écrit et en sciences, un élève de 15 ans issu d’un milieu défavorisé est deux fois plus susceptible d’avoir redoublé qu’un élève de milieu favorisé[2].
Il s’agit ainsi de consolider les apprentissages des élèves afin qu’ils puissent aborder leur parcours scolaire au collège avec une confiance renforcée dans leurs capacités. Pour répondre au mieux à cette problématique, les mathématiques et le français sont remis au premier plan de la réforme de la 6e.
Pour cela, une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement en mathématiques ou en français est instaurée pour tous les élèves de 6e dans le cadre des 26 heures d’enseignement. Pendant cette période, des sessions d’enseignements obligatoires sont planifiées en interclasses. Cela permet de regrouper les élèves en fonction de leurs difficultés et leurs besoins qui sont identifiés par les enseignants. Ces derniers définissent ainsi les contenus des sessions pour toute l’année scolaire.
En parallèle, la réforme renforce les évaluations nationales, à la fois à l’école primaire et au collège, notamment en 4e pour les matières de français et de mathématiques. Néanmoins, l’efficacité de ces évaluations est sujette à débat, certains soulignant le risque de déstabilisation des élèves face à une multiplication des évaluations, alors que les enseignants suivent déjà leur progression tout au long de l’année. Le défi demeure donc de trouver l’équilibre entre évaluation et soutien pour assurer la réussite de tous les élèves.
La réforme de la 6e représente ainsi une étape cruciale dans la lutte contre les inégalités éducatives. En renforçant l’enseignement en mathématiques et en français, en mettant en place des sessions d’enseignement adaptées et en intensifiant les évaluations nationales, le ministère de l’Éducation nationale vise à offrir à chaque élève les meilleures chances de succès. Cependant, il est crucial de rester attentif aux besoins individuels et de prendre en compte l’environnement dans lequel les élèves évoluent.
[1] « Près de 10 % des élèves arrivent en 6e avec au moins un an de retard », 2015, Insee
[2] Selon l’enquête PISA 2012 menée sur les jeunes de 15 ans, France.
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