Réparer l’orientation en France : Synthèse du plan Avenir 2025 face à ce défi immense
L’orientation en France demeure un véritable défi, marqué par de fortes inégalités sociales, territoriales et de genre. Les élèves, comme leurs familles se sentent souvent perdus, insuffisamment informés et parfois condamnés à subir leur orientation plutôt qu’à la choisir. Résultat : des talents gâchés, des trajectoires scolaires contraintes, et un processus censé ouvrir des possibles qui se transforme en parcours du combattant.
D’après les chiffres de l’éducation nationale, plus de 60 % des parents jugent l’information liée à l’orientation insuffisante, un lycéen sur deux ne se sent pas accompagné, et 9 enfants de cadres sur 10 s’orientent vers la voie générale contre seulement 1 enfant d’ouvrier sur 2. Les disparités territoriales sont tout aussi marquées : dans certains territoires ruraux, seuls 45 % des élèves demandent une seconde générale ou technologique, contre 75 % dans les centres urbains.
Pour tenter de répondre répondre à ces constats, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a proposé la mise en place du Plan Avenir porté aujourd’hui par Édouard Geffray.
Déployé progressivement depuis septembre 2025, le programme s’articule autour de 5 axes majeurs.
Faire de l’orientation un projet partagé mais personnalisé
La plan Avenir prévoir la formation de 30 000 professeurs principaux à l’orientation depuis la rentrée. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté de d’accompagner les élèves de la façon la plus personnalisée possible tout en faisant s’impliquer les équipes pédagogiques et les familles. Un Guide des parents ainsi que des réunions dédiées à l’orientation en 3ᵉ et en 2de seront systématisées avant les conseils de classe.
Responsabiliser et éduquer davantage les élèves à l’orientation
Afin de réduire les orientations subies et le décrochage scolaire, tous les élèves bénéficieront d’un programme d’éducation à l’orientation de la 5ᵉ à la terminale, à raison de quatre demi-journées par an.
Objectif : s’autoriser à avoir de l’ambition, apprendre à chercher l’information, construire un projet et mieux comprendre le monde professionnel à travers des rencontres avec des professionnels et des visites d’entreprises.
La plateforme « Avenir(s) » mise en place rassemble fiches métiers, ressources documentaires et un espace de questions-réponses avec des psychologues ou enseignants. Le plan prévoit aussi une simplification des passerelles entre voie technologique et générale, et une meilleure prise en compte des compétences non scolaires.
Mieux préparer la transition vers l’enseignement supérieur
Parcoursup sera rendu plus lisible, et un nouvel outil, “Mon Projet Sup”, intégré à la plateforme « Avenir(s) » pour aider les lycéens à élargir leurs choix et à mieux cibler leurs vœux selon leurs centres d’intérêt et leurs résultats. Cet outil sera disponible dans tous les lycées dès 2025.
Aligner l’orientation avec les besoins économiques du pays et encourager les métiers d’avenir
Le plan Avenir vise à mieux aligner les choix d’orientation des élèves avec les besoins économiques du pays, en particulier dans les secteurs numérique, technologique et de l’ingénierie. Pour cela, il prévoit la création, d’ici la rentrée 2026, de classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences en 4ᵉ et en 3ᵉ.
Le Plan Filles et Maths, initié par Élisabeth Borne, vient compléter l’effort en encourageant davantage de filles à se tourner vers les métiers scientifiques et technologiques, afin de répondre non seulement aux inégalités de genre persistantes dans ces filières, mais aussi à un besoin majeur pour l’économie nationale.
Renforcer la complémentarité entre l’État et les régions
Pour rendre l’orientation plus adaptée aux réalités locales, le plan Avenir mise sur une coopération renforcée entre l’État et les régions. Chaque territoire élaborera ainsi sa propre feuille de route, en cohérence avec son tissu économique. Grâce aux ressources régionales et à la plateforme « Avenir(s) », élèves et enseignants auront accès à des offres de stage, des rencontres et des découvertes métiers, directement liées aux besoins locaux.
Le programme Défi Jeunesse s’inscrit pleinement dans cette démarche de l’Éducation nationale, en complément direct du plan Avenir en accompagnant les collégiens scolarisés en REP et REP+ dans la valorisation de leurs compétences personnelles, la découverte de soi, du monde professionnel, des formations et à travers la préparation à la recherche de stage et à l’oral du brevet.
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