Retour sur les annonces du Ministre de l’Education

« Être plus exigeant, c’est assumer de demander plus à nos élèves, être exigeants, c’est de dire que oui l’école est synonyme d’effort », le 5 décembre 2023, quelques heures après la publication des résultats du classement Pisa 2023, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé une série de mesures visant à améliorer les résultats scolaires des élèves français.

Le classement PISA :  témoin des inégalités dans le système scolaire

La France est toujours l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au PISA est le plus fort, sans aggravation notable sur la période 2012-2022. Les élèves issus de milieu socio-économique défavorisé (situés dans le quartile inférieur de l’indice PISA de statut économique, social et culturel) ont quatre fois plus de chances que tous les autres élèves en France et dix fois plus de chance que les élèves issus de milieu socio-économique favorisé (situés dans le quartile supérieur de l’indice PISA de statut économique, social et culturel) de se retrouver parmi les élèves peu performants en mathématiques au PISA 2022 (les moyennes OCDE sont respectivement de trois fois et sept fois plus de chance d’être dans ces situations).

En effet, le classement des étudiants français est alarmant et témoigne de réelles lacunes dans le système éducatif. A la fois concernant les enseignements fondamentaux mais également concernant les inégalités sociales. Gabriel Attal a donc annoncé vouloir créer un « choc des savoirs » pour tenter d’améliorer le niveau des élèves au sein de l’école de la République.

Ces annonces ont été accueillies avec un certain scepticisme par de nombreux acteurs de l’éducation, qui craignent qu’elles ne soient pas suffisantes pour résoudre les problèmes structurels du système éducatif français.

Les mesures annoncées par Gabriel Attal

• Le retour du redoublement et du pouvoir de décision du corps professoral et non plus de la famille pour décider ou non de cette mesure.
• La mise en place de groupes de niveaux dans les mathématiques et le français dans l’objectif d’adapter au mieux les cours. Ce seraient donc des groupes « dynamiques », où les élèves peuvent passer d’un groupe à l’autre.
• L’obtention du brevet comme condition sine qua non pour passer au lycée.
• La suppression du « correctif académique » des notes d’examen, ce qui signifie l’arrêt de la comparaison des copies pour remonter ou non les notes. En mettant fin à ce système, seules les notes attribuées par le correcteur de la copie compteront pour l’attribution ou non du diplôme.

Plusieurs syndicats d’enseignants ont critiqué ces mesures et notamment le redoublement qu’ils jugent inefficace et stigmatisant risquant ainsi une démotivation des élèves.

Il est encore trop tôt pour dire si la nouvelle réforme de l’éducation en France aura un impact significatif sur les résultats scolaires des élèves. Cependant, il est clair que cette réforme est un réel chamboulement du système éducatif français.